
A travers la religion et les mythologies, l'animal nous a permis d'exprimer nos peurs mais aussi nos espoirs.
L'homme a cherché à travers l'animal à exprimer ses fantasmes, sa religiosité et sa face obscure.
Du comportement de chaque animal sont nées des croyances qui varient d'une civilisation à l'autre.
Les animaux, représentant du diable ou du démon, sont nombreux. Tous
les animaux ont été accusés à un moment ou à un autre de symboliser le
Malin.
L'homme a honte de ses origines
Le Dieu de l'Ancien Testament, à l'origine des trois grandes religions monothéistes, a donné tout pouvoir à l'homme.
C'est sur ce concept judéo-chrétien que l'homme a légitimé sa férocité à l'égard des animaux.
Pour l'Islam, tous les animaux sont synonymes de souillure, en particulier le chien et le porc.
Pour la religion juive, tous les animaux ne sont pas dignes d'être sacrifiés.
Une liste établie les animaux purs et impurs.
Cependant, elle reconnaît la sensibilité animale et l'existence de la faune comme une création de Dieu.
Le monothéisme nous a donné le sentiment d'être des individus
surnaturels en opposition aux animaux considérés comme des êtres
inférieurs.
Les animaux ne parlent pas, n'ont pas d'âme et n'ont pas de droits.
Ce qui n'a pas empêché nos ancêtres de leur attribuer une responsabilité en leur intentant des procès.
Les procès d'animaux
Du Moyen Age jusqu'au siècle des Lumières, les procès d'animaux ont occupé les tribunaux ecclésiastiques et civils.
On ne jugeait pas l'animal lui-même mais le démon qui vivait en lui.
Moïse déjà réclamait que le boeuf qui tue un homme soit lapidé.
Les huissiers battaient donc la campagne pour assigner insectes et rongeurs à comparaître.
Comme ils ne se présentaient jamais devant les tribunaux, les animaux était excommuniés.
La sévérité du jugement dépendait de l'ordre dans lequel les animaux étaient montés dans l'arche de Noé.
Au 16e siècle, en Espagne, un évêque excommunie du haut d'un
promontoire les rats, souris, mouches et autres animaux nuisibles, leur
commandant de sortir du pays dans trois heures pour tout délai.
Au 17e siècle, l'Eglise renonce à ses ridicules procédures.
Pour comprendre la mentalité de l'époque, il ne faut pas oublier que
les animaux partageaient la vie quotidienne des hommes et vivaient
souvent sous le même toit.
L'histoire abonde de procès dans lesquels figurent taureaux, vaches, chevaux, porcs, truies, fourmis, chenilles �
Si l'animal, auteur d'un délit, peut être appréhendé, il est traduit devant le tribunal.
Comme on le voit encore aujourd'hui en Asie ou en Afrique, les porcs et
les truies, au Moyen Age, couraient en liberté dans les rues.
Il arrivait souvent qu'ils dévorent des enfants.
L'animal était alors incarcéré dans la prison du siège.
Le juge déclarait l'animal coupable et le condamnait à être étranglé ou brûlé selon le pays.
L'animal comparaissait souvent habillé avec des vêtements d'homme.
A partir de la seconde moitié du 16e siècle, on prend conscience du ridicule et de l'absurdité de ces procès.
Le Chat : Symbole du Malin
En Occident, du 15e au 17e siècle, les chats ont été tourmentés et
torturés de mille façons : jetés du haut des tours, pendus, maçonnés
vifs dans les murs des maisons
Une tradition médiévale a même inventé un instrument de musique sordide : l'orgue des chats.
Cela consistait à installer plusieurs dizaines de chats dans une boite
percée de trous qui laissaient passer la queue des animaux.
On tirait violemment dessus ou on piquait la queue avec une pointe pour provoquer les miaulements aigus des animaux prisonniers.
A la Saint Jean, on enfermait des chats dans des sacs que l'on enflammait.
Les feux de la Saint Jean sont issus de cette sinistre coutume.